Les ETF présentent des risques systémiques qui peuvent devenir problématiques avec le temps.
D’abord, leur popularité croissante entraîne une concentration des capitaux sur un nombre restreint d’actions. Par exemple, les ETF indiciels investissent massivement dans les grandes entreprises qui composent les indices comme le S&P 500 ou le CAC 40. Résultat : ces sociétés voient leur cours grimper en partie parce qu’elles sont achetées automatiquement par les ETF, indépendamment de leurs fondamentaux financiers. Cela crée une boucle auto-alimentée où la hausse attire encore plus d’investisseurs, renforçant la valorisation de ces entreprises au détriment d’autres actions moins présentes dans ces fonds.
Ensuite, le problème de liquidité est une bombe à retardement. Beaucoup d’ETF se négocient sur des marchés liquides, mais les actifs sous-jacents qu’ils détiennent peuvent être bien moins liquides. Si un krach se produit et que les investisseurs cherchent à vendre massivement leurs parts d’ETF, le mécanisme de création et de destruction des parts peut accentuer la chute des actifs sous-jacents, amplifiant la volatilité du marché.
Un autre point critique est l’effet de distorsion des prix. Comme les ETF répliquent passivement des indices, ils achètent des actions sans distinction de valeur intrinsèque. Cela peut entraîner une mauvaise allocation du capital, car l’argent afflue vers les entreprises déjà bien capitalisées, plutôt que vers celles qui innovent ou qui sont sous-évaluées. En cas de retournement de marché, les corrections peuvent être brutales, car ces titres surévalués peuvent subir un désengagement massif.
Enfin, il y a la concentration du pouvoir entre les mains de quelques grands gestionnaires d’actifs comme BlackRock, Vanguard et State Street. Ces géants contrôlent une part gigantesque des actions via les ETF et peuvent influencer les décisions des entreprises. Si leur gestion passive devient trop dominante, cela pose des questions sur la gouvernance des entreprises et la diversité des investisseurs sur les marchés.
Si les ETF ont révolutionné l’investissement en le rendant plus accessible et plus efficace, leur expansion incontrôlée peut entraîner des déséquilibres dangereux.
Si une crise éclate, le rôle amplificateur des ETF pourrait accentuer les secousses sur les marchés financiers et transformer un simple ralentissement en véritable crise systémique.
J’en ai très peu en portefeuille.
Et vous?