Mon livre sur la Bourse dispo ! +300h de travail

Salut Ă  tous,

aprÚs plusieurs semaines/mois de travail, je suis trÚs heureux de vous annoncer la réédition de mon livre Appréhender la bourse avec bon sens : stratégies gagnantes sur long terme

Je ne cache pas mon soulagement car ça a Ă©tĂ© un enfer depuis plus de 2 mois pour sortir ce livre, Amazon me bloquant Ă  chaque fois mais sans me prĂ©ciser la raison. J’ai du envoyer un nombre incalculable de mails pour qu’ils se bougent le c**, mais nĂ©anmoins tout est rentrĂ© dans l’ordre :grin: (mais pas grĂące Ă  eux
)

:thought_balloon: PubliĂ© initialement en aoĂ»t 2022, j’ai entre temps acquis de nouvelles connaissances et ai voulu en faire profiter mes lecteurs, raison pour laquelle je sors la 2Ăšme Ă©dition revue et corrigĂ©e de mon livre.
Je pense qu’un bon livre vaut mieux qu’une bonne partie des vidĂ©os que l’on peut voir sur YouTube, sans vraiment de fond et qui n’abordent que des sujets superficiels comme les dividendes et qui ont pour but d’attirer les dĂ©butants.

:dart: Mon objectif est donc d’apporter le plus de valeur ajoutĂ©e possible, fruit de beaucoup de recherche et de rĂ©flexion !

:white_check_mark: Au programme :

  • explications des concepts de base : actions, obligations, utilitĂ© de la bourse
  • profil de risque, horizon d’investissement et classes d’actifs
  • fonctionnement des ETFs et construction d’un portefeuille d’ETFs
  • et surtout analyse des documents comptables, d’un business, sa valorisation ainsi qu’une multitudes de rations financiers expliquĂ©s et plusieurs chapitres sur des notions diverses

Pour ceux qui hĂ©sitent encore Ă  franchir le pas, je vous mettrai en lien plusieurs notes d’analyse que j’ai rĂ©alisĂ©es (environ 10h de travail sur chacune d’elles, et une autre devrait sortir lundi).

Bref, je prĂ©fĂšre ne pas trop en dĂ©voiler et vous laisser juger par vous mĂȘme.

Quentin

PS : vous trouverez probablement une autre Ă©dition de mon livre, non disponible Ă  la vente. Il s’agit de mon ancien livre, qui ne pouvait pas supporter une modification trop importante du script. C’est la raison pour laquelle j’ai du crĂ©er une autre page de produit sur Amazon (quand je vous disais que c’était compliquĂ© :sweat_smile:).

Le lien de mon nouveau livre :arrow_right: :arrow_right: Amazon.fr

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Salut Ă  tous, je vous partage ici une analyse complĂšte de l’entreprise Catana Group, que j’ai publiĂ© sur mon Linkedin tout Ă  l’heure.
EnormĂ©ment de valeur et c’est gratuit, alors profitez-en :wink:

Qui n’a jamais rĂȘvĂ© de sillonner la CĂŽte d’Azur en bateau ? C’est la promesse de Catana Group, qui produit des catamarans pour toutes les envies, et bientĂŽt des bateaux Ă  moteur.

Voyons si plaisir peut rimer avec business.

Le Business :

Catana Group est une entreprise qui construit des bateaux de plaisance, plus particuliĂšrement des catamarans.

Catana Group agit comme une société holding qui détient plusieurs filiales auxquelles sont liées des sites de production :

  1. CHANTIER CATANA, qui dĂ©veloppe les plus gros bateaux du groupe, dont le site principal est Ă  Canet-en-Roussillon, et qui dispose Ă©galement de son propre site de production de menuiserie industrielle (meubles), ce qui renforce l’autonomie du groupe;
  2. AP YACHT CONCEPTION, situé à Marans, qui construit 3 modÚles de la gamme BALI, impossible à produire sur le site de Canet;
  3. HACO, qui se situe en Tunisie et qui fabrique les plus petits modĂšles du groupe, dont les CATSMSART, CATSPACE, et BALI 4.2;
  4. COMPOSITE SOLUTIONS (dorĂ©navant CATANA GROUP PORTUGAL LTD), qui s’occupe de la construction de l’usine au Portugal pour la gamme YOT et dĂ©veloppera Ă©galement les nouveaux modĂšles YOT;
  5. PORT PIN ROLLAND, qui se situe à Saint-Mandrier et qui concentre les activités de gardiennage, de réparation/entretien des bateaux, et de location de garage et de places de port.

En 2014, l’entreprise a opĂ©rĂ© un tournant dans sa stratĂ©gie en s’orientant vers les catamarans multicoques Ă  travers la gamme Bali, imaginĂ©e par le dĂ©funt dirigeant Olivier Poncin, vĂ©ritable visionnaire, qui a bousculĂ© le design classique des catamarans.

Catana Group vend ses bateaux sous plusieurs gammes :

  • CATANA, marque historique du groupe, qui a un grand historique de fiabilitĂ© et de sĂ©curitĂ© avec un profil orientĂ© vers la performance qui constitue le haut de gamme de l’entreprise.
  • BALI, la marque innovante du groupe (qui a repensĂ© la façon de vivre dans un catamaran, en modifiant certains espaces de vie) qui a remportĂ© un franc succĂšs depuis son lancement en 2014 et qui lui a permis de passer du statut de petit fabricant Ă  un celui d’acteur d’envergure. Dans les prochaines annĂ©es, la croissance est appelĂ©e Ă  ĂȘtre plus modĂ©rĂ©e. Constitue la gamme grand-public de l’entreprise.
  • YOT, la nouvelle gamme qui comprend des catamarans Ă  moteur in-board (dans la coque, donc invisible), trĂšs attendue par les fans de nautisme et les investisseurs Ă©galement, puisqu’elle reprĂ©sente le relai de croissance du groupe, et le management espĂšre remporter le mĂȘme franc succĂšs qu’avec BALI. Le marchĂ© des bateaux Ă  moteur est trĂšs important et attendu en croissance dans les prochaines annĂ©es.

Le nouveau modĂšle YOT 36.

En plus de sa gamme YOT, l’entreprise continue Ă  dĂ©velopper sa gamme BALI en s’attaquant bientĂŽt Ă  un nouveau marchĂ©, celui des catamarans de plus de 55 pieds, qui s’adressent Ă  une clientĂšle plus aisĂ©e, et donc potentiellement moins sensible aux cycles Ă©conomiques.

La clientĂšle diffĂšre Ă©galement en fonction des gammes : pour BALI, 95% des clients sont des concessionnaires basĂ©s Ă  l’international, lĂ  ou CATANA vend principalement ses bateaux directement aux particuliers.

L’entreprise a un Ă©galement un bel atout : sa diversification gĂ©ographique. Sa clientĂšle et trĂšs internationalisĂ©e, et ne dĂ©pend donc pas que d’un seul pays, ce qui lui permet Ă©galement de profiter de la croissance de pays plus dynamiques.

Autre point fort, le carnet de commandes, avec un systĂšme d’acomptes qui permet d’avoir une belle visibilitĂ© Ă  1 ou 2 ans.

L’entreprise dĂ©pend globalement de sa gamme BALI, puisque les Services ne reprĂ©sentent que 3% du CA environ, et la gamme CATANA, 2%.

Bien que reprĂ©sentant une faible part du CA, la partie Services permet Ă  l’entreprise d’avoir un flux de revenus beaucoup moins cycliques. Autre bonne nouvelle, la sociĂ©tĂ© vient de signer en 2023 un contrat lui permettant de continuer Ă  exploiter le Port Pin Rolland pendant 25 ans.

Concernant les risques, la main-d’Ɠuvre, assez rare sur le marchĂ©, couplĂ©e Ă  des difficultĂ©s d’approvisionnement, ont causĂ© de nombreux retards de livraison, lors de la pĂ©riode pandĂ©mique (boom des commandes), bien que la croissance est appelĂ©e Ă  revenir Ă  des niveaux plus rationnels que ces derniĂšres annĂ©es assez exceptionnelles.

Il faudra Ă©galement surveiller la direction de l’entreprise, assurĂ©e par le nouveau Directeur-GĂ©nĂ©ral du groupe, fils d’Olivier Poncin, qui a fondĂ© l’entreprise. Si l’on ne doute pas de ses capacitĂ©s (il a eu plusieurs rĂŽles de directeur dans le secteur du nautisme pendant plus de 15 ans et a dĂ©tenu sa propre entreprise, AP Yachts Conception) et de son dĂ©sir de continuer Ă  faire prospĂ©rer le groupe, il devra faire aussi bien que son prĂ©dĂ©cesseur, qui a placĂ© la barre trĂšs haut.

L’entreprise opĂšre aussi dans une industrie cyclique et compĂ©titive. Bien que la clientĂšle visĂ©e soit la classe aisĂ©e -il ne s’agit pas ici de l’ultra-luxe, elle subit tout de mĂȘme la conjoncture Ă©conomique.

Par ailleurs, le groupe fait face à des concurrents sérieux, comme Fountaine Pajot ou Bénéteau et sa gamme Lagoon, qui proposent des bateaux compétitifs.

Avant d’aborder les finances de l’entreprise, il faudrait parler de l’actionnariat. Catana Group est une sociĂ©tĂ© familiale, dĂ©tenue par la famille Poncin, qui dĂ©tient 29% des actions et 44% des droits de vote, ce qui assure un alignement des intĂ©rĂȘts avec ceux des actionnaires, avec des objectifs Ă  long-terme.

Les Chiffres :

Quand on regarde de plus prĂšs, les finances de Catana Group sont excellentes. Comme Ă©voquĂ© plus tĂŽt, le lancement de la gamme BALI et sa croissance trĂšs importante a permis Ă  l’entreprise de multiplier sa taille en quelques annĂ©es seulement grĂące Ă  la conception particuliĂšre de ces bateaux, trĂšs ouverts et spacieux, pensĂ©s pour apporter une expĂ©rience exceptionnelle Ă  ses passagers.

Le chiffre d’affaires a connu une croissance fulgurante sur la pĂ©riode 2014-2023 de 22% par an, tout comme le bĂ©nĂ©fice net, qui est passĂ© d’une perte de 1M€ et qui ressort en positif de 19M€ en 2023.

De plus cette croissance n’a quasiment pas nĂ©cessitĂ© de dette et la dilution est, somme toute, peu significative, puisque l’entreprise possĂšde un bilan qui rendrait jaloux les tĂ©nors du CAC 40, avec une position en cash (63M€) 2,5x supĂ©rieure Ă  la dette (25M€) !

Le groupe s’est d’ailleurs endettĂ© au meilleur moment, c’est-Ă -dire pendant le Covid-19, et ont eu accĂšs Ă  des taux trĂšs avantageux, ce qui se reflĂšte dans le coĂ»t de l’endettement bas (environ 2,2%).

Les flux de trĂ©sorerie sont eux plus volatils que les bĂ©nĂ©fices mais le groupe opĂšre dans une industrie cyclique, oĂč le besoin en fonds de roulement est important. C’est donc assez rĂ©guliĂšrement qu’on assiste Ă  de fortes variations des flux de trĂ©sorerie opĂ©rationnels, comme cette annĂ©e, oĂč le groupe a subi un dĂ©calage des paiements qui a donc impactĂ© fortement les flux de trĂ©sorerie du groupe, Ă  cause la main-d’Ɠuvre insuffisante pour faire face Ă  l’excĂšs de demande de ces derniers semestres.

Du cĂŽtĂ© des marges opĂ©rationnelles, elles sont de 12,06% en moyenne sur les 5 derniers exercices, contre 10,12% pour Fountaine Pajot et 5,3% pour BĂ©nĂ©teau (bien que 15% de son CA ne soit pas liĂ© aux bateaux), ce qui dĂ©montre le savoir-faire de Catana Group dans l’exercice.

Les ratios de rentabilité sont aussi trÚs bons, avec un ROE de 26% et un ROCE de 26%, semblable à ceux de Fountaine Pajot et supérieurs à ceux de Bénéteau.

En termes d’allocation du capital, Catana Group se rĂ©vĂšle assez prudent, avec une partie des FCF (Free Cash Flow) qui servent Ă  verser un dividende depuis 2022, des rachats d’actions qui viennent compenser les distributions d’actions gratuites aux employĂ©s, un retrait de la dette suite Ă  l’endettement de 2021 et le reste part dans la trĂ©sorerie de l’entreprise.

Cette gestion saine a permis au groupe d’amasser une pile de cash, qui a notamment aidĂ© le groupe Ă  traverser le 2nd semestre 2023 -compliquĂ© en terme de trĂ©sorerie, et permettra d’investir massivement dans son outil de production si nĂ©cessaire ou de saisir une opportunitĂ© d’acquisition.

La Valorisation :

En dĂ©pit de ses qualitĂ©s, Catana Group est une sociĂ©tĂ© qui se valorise peu cher. La raison ? La cyclicitĂ© de l’industrie dans laquelle elle opĂšre (malgrĂ© une bonne visibilitĂ© Ă  court-terme grĂące Ă  son carnet de commandes), un nouveau dirigeant qui devra relever le dĂ©fi de faire aussi bien que son prĂ©dĂ©cesseur, et le fort BFR de l’entreprise.

Pour valoriser l’entreprise, nous pouvons utiliser la mĂ©thode DCF. Les paramĂštres sĂ©lectionnĂ©s sont :

  • WACC (coĂ»t moyen pondĂ©rĂ© du capital) de 11,2%
  • beta de 1,5
  • prime de risque de 5,6%
  • rendement obligataire Ă  10 ans de 4,1%
  • coĂ»t de la dette de 2,2%
  • FCF de 22M€ (soit la moyenne des FCF des annĂ©es 2021 et 2022, car le FCF de 2023 est inexploitable et non reprĂ©sentatif de l’entreprise).

Ainsi, nous obtenons 3 prix en fonction des scénarios de croissance :

:arrow_right: 5% de croissance : 10,3€ (43,7% sous-Ă©valuĂ©e)

:arrow_right: 10% de croissance : 12,3€ (52,8% sous-Ă©valuĂ©e)

:arrow_right: 15% de croissance : 14,6€ (60,3% sous-Ă©valuĂ©e)

L’entreprise est donc trĂšs faiblement valorisĂ©e pour la croissance attendue, mais qu’en est-il des ratios plus classiques ? (donnĂ©es sur 5 ans car l’entreprise Ă©volue rapidement, inutile de comparer 10 ans auparavant, l’entreprise n’est plus la mĂȘme !)

PER moyen sur 5 ans : 15 vs. PER actuel : 9 :green_circle:

P/S moyen sur 5 ans : 1,4 vs. P/S actuel : 0,9 :green_circle:

L’entreprise est donc sous-Ă©valuĂ©e Ă©galement par rapport Ă  son historique et Ă  son concurrent direct, Fountaine Pajo. Cette sous-valorisation s’explique par les raisons expliquĂ©es un peu plus haut, mais Ă©galement par la dĂ©cote des petites capitalisations ces derniĂšres annĂ©es au profit des plus grosses. Cette tendance pourrait s’inverser Ă  terme pour revenir Ă  la normale.

On a donc actuellement un prix qui pourrait constituer un bon point d’entrĂ©e pour ceux qui ne craignent pas la volatilitĂ© liĂ©e au business sous-jacent et qui ont un horizon long-terme.

Conclusion :

Points forts :

  • Un bilan de haute volĂ©e, les marges opĂ©rationnelles les plus Ă©levĂ©es du secteur et une rentabilitĂ© accrue
  • Une croissance future encore importante, avec le dĂ©veloppement de la gamme BALI et le lancement de la gamme YOT
  • La qualitĂ© de ses actifs : Port Pin Rolland, l’usine de menuiserie industrielle (renforce l’autonomie du groupe)
  • Le carnet de commandes et la diversification gĂ©ographique des ventes
  • La valorisation attractive

Points faibles :

  • Le nouveau Directeur-GĂ©nĂ©ral devra diriger l’entreprise d’une main de maĂźtre, comme l’a fait son prĂ©dĂ©cesseur avec ses concepts innovants
  • La main-d’Ɠuvre qualifiĂ©e se fait rare sur le marchĂ©, ce qui peut crĂ©er des retards de livraison
  • La cyclicitĂ© du secteur et du BFR, gĂ©nĂ©rant des flux de trĂ©sorerie trĂšs volatils, ce qui implique qu’elle doit dĂ©tenir des liquiditĂ©s

Catana Group est une trĂšs belle entreprise, de taille modeste, et dispose de vĂ©ritables qualitĂ©s pour faire face Ă  l’avenir.

Des challenges seront Ă  relever, mais le management a toutes les cartes en main pour continuer Ă  performer. Si l’on ajoute Ă  cela la valorisation particuliĂšrement attrayante, nous avons lĂ  les ingrĂ©dients d’un potentiel multibagger.

PS : je suis actionnaire de Catana Group.

Cette note d’analyse n’est pas un conseil en investissement et ne pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme tel.

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Salut Ă  tous, aujourd’hui on va se livrer Ă  une rapide analyse (avec l’aide des rapports de Morningstar :handshake: et de l’entreprise) d’une boite qui me fait de l’oeil, tant par son business que ses produits que je consomme rĂ©guliĂšrement (mais qui n’ont pas une superbe rĂ©putation en France, souvent liĂ©e aux marginaux :rofl:).

Elle a un parcours boursier exceptionnel, des marges stables, une gestion solide et une entreprise trĂšs connue possĂšde 20% de son capital.
Allez, petit indice, c’est Coca qui est au capital.

Non ? Vous ne l’avez pas ? Il s’agit de Monster ! (MNST$).


Cette magnifique entreprise se positionne sur le marché des boissons énergisantes, en forte croissance (6% CAGR) par rapport aux boissons classiques (2%).

L’entreprise rĂ©alise les 2/3 de son CA sur le continent nord-amĂ©ricain (pas Ă©tonnant vu le type de produit), et le reste en 1-l’AmĂ©rique du Nord :rofl: (Europe, Asie et AmĂ©rique du Sud).

L’entreprise a une PdM d’environ 30%, semblable à celle de RedBull.

L’entreprise distribue d’ailleurs plusieurs marques de boissons : la plus connue Ă©tant le Monster, reprĂ©sentant environ 85% des ventes; le NOS, environ 6%; le Full Throttle, 1%; et le Reign, 7% environ, qui soutient la croissance de l’entreprise avec la plus forte hausse des ventes.

Marque :arrow_right: CA Q3 :arrow_right: croissances des ventes

L’entreprise Ă©tant bien positionnĂ©e Ă  l’international, elle module son offre avec des boissons plus abordables sur les marchĂ©s Ă©mergents (par exemple le Full Throttle en AmĂ©rique centrale).

Monster est d’ailleurs bien placĂ©e pour croitre Ă  l’étranger (well positionned for growth pour ceux qui ne jurent que par l’anglais), grĂące Ă  un avantage de taille : son rĂ©seau de distribution.
:fast_forward: En 2015, Monster s’est associĂ©e avec Coca dans un contrat d’une durĂ©e de 20 ans pour la distribution de ses boissons. Face aux concurrents relativement nouveaux dans le segment, comme Celsius, Rockstar, C4 et autre, Monster dispose d’un systĂšme logistique bien plus efficace et abordable.

Peu nombreux sont ceux qui ont accĂšs Ă  autant de pays (et avec les mĂȘmes coĂ»ts)

Grùce à son réseau donc, elle prévoit de commercialiser de nouvelles boissons sur plusieurs continents à la fois.

Mais cette dĂ©lĂ©gation (out-sourcing) pose Ă©galement un problĂšme de dĂ©pendance Ă  KO, qui dĂ©tient aussi 20% du capital. Pour l’instant je ne vois pas de problĂšme, car KO est actionnaire et n’a aucun intĂ©rĂȘt Ă  rompre le contrat, ni Ă  ne pas le renouveler : Monster est une aubaine pour KO - qui a une croissance de ses volumes bien infĂ©rieure, et reprĂ©sente donc un peu la vache Ă  lait du groupe. Cela reste quand mĂȘme Ă  surveiller.

Autres risques notables : la sous-traitance pour (une partie de la) production et l’emballage, ainsi que le risque de rĂ©gulation. Monster propose des boissons avec une forte teneur en cafĂ©ine. L’Etat pourrait demander de rĂ©duire les doses (ce qui pourrait Ă©loigner la clientĂšle qui a l’origine est attirĂ©e par la cafĂ©ine), ou simplement de commercialiser les boissons Ă  des majeures uniquement (21 ans aux US !).
Je noterais aussi le budget publicitĂ© trĂšs important (10% du CA environ), avec des partenariats avec des sportifs et des Ă©vĂšnements qui sont trĂšs importants pour la marque, et qui lui permet de se dĂ©marquer des autres (la pub est le nerf de la guerre dans ce secteur). Le budget pub (en proportion du CA) est d’ailleurs 2x plus Ă©levĂ© que celui de PepsiCo ou 1,7x celui de Coca.

L’entreprise investit Ă©galement Ă©normĂ©ment dans l’innovation, avec le lancement de nouveaux produits


 et l’acquisition de nouvelles marques !

Niveau allocation du capital, l’entreprise garde une petite poche de ses FCF pour des acquisitions, qui servent soit Ă  consolider son positionnement (2016) soit Ă  se lancer sur de nouveaux marchĂ©s comme les boissons alcoolisĂ©es (2022).
Le reste part en rachats d’actions ou au chaud dans la trĂ©sorerie de l’entreprise.

CÎté finances, on observe une trÚs belle dynamique du CA et des bénéfices nets.
Seuls les FCF sont un peu Ă  la traine ces derniĂšres annĂ©es, notamment Ă  cause de la disruption de la chaine d’approvisionnement et de l’inflation de certaines matiĂšres (avec de fortes consĂ©quences sur le BFR).
Cependant, en 2023, le FCF a l’air de rentrer dans les clous avec un nouveau record.

Le bilan est impeccable (0 dette long-terme) et l’entreprise dispose de 3Mds$ de cash, de quoi largement financer le BFR, faire des acquisitions ou de financer des projets d’investissements (usines ??).

Les marges brutes, opĂ©rationnelles et nettes sont elles aussi Ă©levĂ©es (52%-27%-22%) et les ratios de rentabilitĂ© tout aussi excellents (mĂȘme si en rĂ©alitĂ© l’entreprise a peu d’actifs Ă  cause de la dĂ©lĂ©gation, ce qui booste certains ratios) : ROE de 21%, ROCE de 25% et ROA de 17%.

Cependant tout cela a un prix.
L’entreprise se valorise chĂšre : en utilisant la mĂ©thode DCF (et les FCF des 12 derniers mois), avec un WACC de 7,6%, nous trouvons 3 prix.
:arrow_right: 7% de croissance : 33,0$ (66,7% survalorisé)
:arrow_right: 10% de croissance : 37,2$ (47,8% survalorisé)
:arrow_right: 13% de croissance : 41,7$ (31,9% survalorisé)

L’entreprise se paie chĂšre, mais est-elle plus chĂšre que d’habitude aux yeux du marchĂ© ?
PER médian sur 10 ans : 37 :point_right: PER actuel : 37 :white_check_mark:
P/FCF médian sur 10 ans : 40 :point_right: P/FCF actuel : 42 :ok:

On a ici affaire à une boite qui se valorise plus chÚre que son industrie dans son ensemble (PepsiCo, Coca, Dr Pepper) mais qui est positionné sur un segment bien plus porteur, avec des marges élevées, un bilan sain et un potentiel bien plus important.
La valorisation est donc justifiĂ©e, mĂȘme si une lĂ©gĂšre correction permettrait d’accrocher les 35 de PER.

Pour récapituler :

Points forts :

  • Croissance importante du secteur avec des possibilitĂ©s d’expansion multiples
  • Bilan exceptionnel, marges et rentabilitĂ© Ă©levĂ©es
  • Avantage concurrentiel face Ă  ses pairs grĂące au rĂ©seau de Coca-Cola


Points faibles :

  • 
Mais dĂ©pendance stratĂ©gique vis-Ă -vis de Coca-Cola
  • Risque de rĂ©gulation : teneur en cafĂ©ine, restriction d’ñge
  • DĂ©penses publicitaire Ă©levĂ©es, importance de trouver des personnalitĂ©s et Ă©vĂšnements marquants Ă  sponsoriser

De mon cĂŽtĂ©, c’est une entreprise qui m’attire et que j’aimerais rentrer en portefeuille. Le business me sĂ©duit avec un CA trĂšs prĂ©dictible, des finances au top et un potentiel encore important.
Par contre, le business se valorise assez chùrement, ce qui limite le retour à l’actionnaire via les rachats d’actions.
Pour ces deux arguments je prĂ©fĂšre donc continuer Ă  investir dans mes premiĂšres positions, mais Monster risque tout de mĂȘme de peser pour quelques % de mon pf dĂšs qu’un point d’entrĂ©e apparait !

N’hĂ©sitez pas Ă  me faire un retour sur cette analyse, qui m’a pris finalement un peu plus de temps que prĂ©vu mais c’est toujours un plaisir d’analyser et faire un compte rendu sur une entreprise que j’apprĂ©cie.

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Merci, super boulot :slight_smile:

merci ! ça me permet aussi de prouver mon travail et mes capacités à certains qui auraient du mal à voir la valeur ajoutée de mon livre :wink:

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