La théorie des perspectives en bourse

Salut Ă  tous.

Nouveau venu ici, je voulais vous faire partager une thĂ©orie appelĂ©e « thĂ©orie des perspectives Â» que je trouve très intĂ©ressante pour comprendre - pour partie - les comportements des investisseurs.

Si jamais cela vous plait, nhésitez pas à me le faire savoir (et j’espère poster dans la bonne section).

La théorie des perspectives est un cadre conceptuel développé par les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky dans les années 1970. Cette théorie vaudra le prix Nobel d’économie, en 2002, à Kahneman (Tversky est mort en 1996).

Elle vise à comprendre comment les individus évaluent et prennent des décisions dans des situations impliquant des risques et des incertitudes.

Cette théorie est un élément essentiel de l’économie comportementale et de la finance comportementale, car elle remet en question l’hypothèse traditionnelle de la rationalité économique dans la prise de décision.

A. – Principaux concepts de la théorie des perspectives :

  1. Fonction de valeur :

La théorie des perspectives soutient que les individus évaluent les résultats en fonction d’une fonction de valeur subjective plutôt qu’en utilisant une fonction d’utilité attendue, comme cela serait le cas dans l’hypothèse de rationalité économique traditionnelle. Cette fonction suppose que les individus sont généralement plus sensibles aux variations de gains qu’aux variations de pertes. En d’autres termes, le plaisir associé à un gain de 100 € est généralement inférieur à la douleur associée à une perte de 100 €.

Cette asymétrie dans la façon dont les gains et les pertes sont perçus a des implications importantes sur les comportements d’investissement et de prise de risque. Par exemple, les individus peuvent être plus enclins à prendre des risques lorsque les probabilités leurs sont favorables, car l’impact émotionnel d’une perte potentielle est moindre que celui d’un gain équivalent.

  1. Aversion aux pertes :

La théorie des perspectives travaille également le concept d’aversion aux pertes, qui se réfère à la tendance des individus à être plus sensibles aux pertes qu’aux gains équivalents. En d’autres termes, la douleur ressentie en perdant une somme d’argent est plus intense que le plaisir éprouvé en gagnant la même somme. Cette aversion aux pertes conduit à des comportements de prise de risque asymétriques, où les individus sont prêts à prendre des risques pour éviter une perte potentielle, mais deviennent plus prudents lorsqu’il s’agit de réaliser un gain.

L’aversion aux pertes est souvent considérée comme une réaction émotionnelle fondamentale qui influence les décisions financières et économiques des individus. Par exemple, de manière générale les investisseurs sont plus réticents à vendre des actions en baisse, même si les fondamentaux de l’entreprise se détériorent, car ils veulent éviter de réaliser une perte.

  1. Cadres de référence et effet d’encadrement :

Un autre concept clé de la théorie des perspectives est celui des cadres de référence, qui se réfère à la manière dont les problèmes sont présentés ou « encadrés ». Selon cette théorie, les décisions peuvent être influencées par la façon dont les problèmes sont formulés. Par exemple, un choix peut être présenté sous la forme d’un gain potentiel ou d’une perte évitée, et cette formulation peut affecter la préférence de l’individu. Par exemple, les individus sont plus enclins à prendre un médicament s’il est présenté comme ayant 90 % de chances de succès (encadrement positif) plutôt que s’il est présenté comme ayant 10 % de chances d’échec (encadrement négatif), même si les deux déclarations sont strictement identiques en termes de probabilités.

B. Applications de la théorie des perspectives :

La théorie des perspectives a des applications dans divers domaines, notamment en finance, en économie, en psychologie et en marketing.

En finance, la théorie des perspectives a des implications importantes pour la prise de décision des investisseurs. Par exemple, l’aversion aux pertes peut entraîner des comportements de prise de risque asymétriques, où les investisseurs sont plus enclins à conserver des actions perdantes dans l’espoir qu’elles se redressent plutôt que de les vendre pour réaliser une perte.

De plus, la théorie des perspectives peut expliquer certains phénomènes observés sur les marchés financiers, tels que les bulles spéculatives et les crises financières. Les investisseurs peuvent être influencés par des cadres de référence optimistes et surestimer les gains futurs, ce qui entraîne des excès d’optimisme et une surévaluation des actifs.

C. – Limites de la théorie des perspectives :

Malgré son importance et son utilité dans la compréhension des comportements humains en matière de prise de décision, la théorie des perspectives présente également certaines limites et critiques :

Un manque de réalisme :

Certains critiques ont remis en question le réalisme de la théorie des perspectives dans la vie réelle. Bien que les expériences en laboratoire aient montré des preuves solides pour étayer les concepts clés de la théorie, les comportements observés dans des situations réelles peuvent être plus complexes et influencés par des facteurs supplémentaires.

Un modèle unique :

La théorie des perspectives ne tient pas compte des différences individuelles dans la prise de décision. Les préférences et les réactions émotionnelles peuvent varier d’une personne à l’autre, et la théorie ne prend pas en compte cette diversité.

Une ignorance de l’apprentissage :

La théorie des perspectives suppose que les individus évaluent chaque option indépendamment, sans tenir compte de leur expérience passée ou de l’apprentissage. En réalité, les individus peuvent apprendre de leurs expériences passées et ajuster leurs préférences et comportements en conséquence.

Une prise de décision contextuelle :

La théorie des perspectives peut ne pas expliquer pleinement la manière dont les individus prennent des décisions dans des contextes complexes et multidimensionnels, où plusieurs facteurs peuvent interagir pour influencer les choix.

Un contexte culturel :

Certains chercheurs ont également souligné que les préférences et les réactions émotionnelles peuvent être influencées par le contexte culturel et les normes sociales, ce que la théorie des perspectives ne prend pas suffisamment en compte.

En conclusion, la théorie des perspectives a permis de remettre en question l’hypothèse traditionnelle de la rationalité économique et a ouvert la voie à de nouvelles approches en économie et en finance comportementale.

Les liens des bouquins:

  • Daniel Kahneman et Amos Tvesrky, « Prospect Theory: An Analysis of Decision under Risk », Econometrica, vol. 47, no 2,‎ mars 1979, p. 263-291

  • (en) Daniel Kahneman (dir.) et Amos Tversky (dir.), Choices, Values and Frames, Cambridge University Press 25 septembre 2000, 860 p.

2 « J'aime »

Bon, je vois que ca n’a pas vraiment passionné hein…format à oublier.
Tant pis

non, mais il faut que je relise.

le truc en lecture rapide c’est que tout cela explique les mouvements de marché mais a postériori, et je n’ai pas vue ou cela pouvait apporter quelque chose a des petits investisseurs comme nous.

Ben, disons que cela permet d’éclairer le comportement des investisseurs. Personnellement ca m’a permis de m’interroger sur mon rapport aux pertes et aux gains pour essayer de prendre de la hauteur.

La lecture de tes propos se rapproche en fait beaucoup a l’analyse technique.
J’ai donc envie de dire rien de nouveau, mais un constat clairement ecrit noir sur blanc.